Le solaire au Ghana, un marché dynamique
Le Ghana est un producteur d‘énergie important au sein de l’Afrique de l’Ouest. Ses réserves de pétrole et de gaz naturel sont élevées, surtout comparée à la superficie de son territoire. Plusieurs grandes centrales hydroélectriques (barrages d’Akosombo, de Kpong…), et de plus petites construits sur les rivières Oti et White Volta, génèrent une grande quantité d’électricité. Le haut volume généré et la diversité des sources de production assurent la pérennité du secteur électrique ghanéen ainsi que l’amélioration de l’approvisionnement de l’énergie au sein des foyers et de l’industrie. Alors pourquoi le secteur solaire est-il porteur, et pourquoi de nombreux acteurs développent des centrales solaires au Ghana ?
Les besoins croissants du Ghana en énergie
Le Ghana doit répondre à une forte croissance de la demande : Son industrialisation s’est accélérée ces dernières années, comme en témoigne son taux de croissance exceptionnel : Le PIB ghanéen a observé une croissance annuelle soutenue depuis 2000 pour atteindre près de 15% en 2011 ! Par ailleurs, la crise énergétique qui traverse le pays qui s’est installée depuis 2014, notamment due au faible rendement du barrage d’Akosombo, principal fournisseur d’énergie du pays, incite le gouvernement à renforcer la diversification des sources d’approvisionnement. De plus, le pays a opté pour une stratégie d’exportation d’électricité, notamment vers le Burkina-Faso, le Nigeria et la Côte d’Ivoire.
L’accès à l’électricité est un des meilleurs d’Afrique subsaharienne : En 2010, 72% de la population était approvisionnée, et le gouvernement a fixé un objectif de 100% à l’horizon 2020. L’installation de centrales solaires a cet avantage d’offrir une solution d’énergie décentralisée, et ainsi fournir de l’électricité abordable aux zones rurales. Les irradiations solaires atteignant les terres ghanéennes ont une puissance comprise entres 4,5 et 6,0 kWh/m²/jour (les zones les mieux irradiées se trouvent dans la moitié nord du pays), ce qui offre une forte rentabilité aux installations photovoltaïques.
Des subventions pour développer le solaire
Le gouvernement ghanéen, par l’intermédiaire du Ministère de l’Energie, a mis en place en 2011 (et mis à jour en 2013) une politique de subventionnement des énergies renouvelables, en faisant du solaire une priorité. Face à cette opportunité, de nombreux entrepreneurs et investisseurs ont lancé des projets de centrales photovoltaïques dans tout le pays. L’engouement pour le soleil est tel que John Jinapor, le ministre-adjoint de l’Energie du Ghana, a annoncé en début d’année la limitation sur le court terme de l’accréditation au Feed-in Tariff à 150MWp, afin de mettre à niveau la capacité du réseau électrique ghanéen. Les organismes responsables de l’accréditation et de la régulation des licences et subventions au Ghana sont la Public Utilities Regulatory Commission (PURC) et l’Energy Commission du Ghana.
Voici la structure du Feed-in Tariff:
Le Feed-in Tariff est garanti sur 10 ans puis révisé tout les deux ans par la suite.
De nombreuses structures, ghanéennes ou internationales, sont impliquées dans le financement de projets solaires au Ghana : le Fond africain de Développement, à travers le Fond des énergies durables pour l’Afrique, la Banque Ouest Africaine de Développement, La Société Africaine des Biocarburants et des Energies Renouvelables, La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO…
L’article publié la semaine prochaine présentera le marché Sud-africain.