Le Nigeria, un futur producteur majeur d’énergie solaire?

Le Nigeria, un futur producteur majeur d’énergie solaire?

De loin le pays le plus peuplé d’Afrique (177 millions d’habitants en 2014), et par conséquent premier PIB du continent, le Nigeria, membre de  l’OPEP, dispose d’importantes ressources pétrolières, qui représentent une part majeure dans son économie. Le reste du PIB est principalement partagé  entre l’agriculture et les produits artisanaux. Le pays possède un taux d’électrification peu élevé : En 2012, seulement 55,6% de la population avait accès à l’électricité. Le manque d’infrastructures touche notamment les populations rurales, particulièrement pauvres. Pour palier l’inexistence et la très faible fiabilité de la distribution d’électricité dans certaines zones du pays, les populations rurales ont investi dans des groupes électrogènes, très couteux et polluants.

Le Nigeria doit faire face à plusieurs défis dans les années à venir : améliorer l’approvisionnement d’électricité auprès des populations vivant dans des zones reculées, offrir une alimentation énergétique fiable aux entreprises locales, contrôler ses émissions de CO² … et tout cela en prenant en considération l’épuisement progressif de ses sources de pétroles dans les prochaines années ! Le gouvernement nigérien met en place plusieurs alternatives à l’énergie thermique (qui représente 75 % de la puissance installée, les 25% restants viennent de centrales hydrauliques). La génération d’énergie solaire est un axe majeur du Renewable Energy Programme mis en place par le Ministère Fédéral de l’Environnement, le pays recevant une forte irradiation solaire.

L’électrification du Nigeria, un vaste chantier

Une part de la population rurale vivant dans des villages fortement reculés, le choix de développer des centrales solaires off-grid permettra de fournir une électricité à prix abordable en évitant les coûts élevés qu’entraînent la construction et l’entretien d’infrastructures de transport de l’énergie. D’autre part, la construction de grandes centrales permet de réduire les coûts par MW générés, grâce aux économies d’échelle. Le Nigeria va faire face dans les prochaines décennies à la baisse puis l’épuisement de ses ressources fossiles, et devra être en capacité de répondre aux besoins de son industrie grandissante et de sa grande population. Si l’énergie hydraulique est la principale alternative en place actuellement, le nombre de sites encore disponibles est limité, et le solaire devient alors la source d’énergie la plus prometteuse pour compléter un mix énergétique renouvelable, pérenne et écologique. Cette volonté est également motivée par les contraintes internationales imposant le contrôle des émissions nationales de CO2.

La nécessité d’un système de subventions stable et attractif

Malgré les nombreux avantages de l’énergie solaire et la volonté du gouvernement d’en développer le marché,  plusieurs schémas de subventions ont été imaginés mais aucun n’a vu le jour à l’heure actuelle. La législation en vigueur depuis 2011, le Renewable Energy Master Plan (REMP), a pour objectif de porter la proportion d’électricité produite d’origine renouvelable à 13% en 2015, 23% en 2025 et 36% en 2030. L’objectif  fixé par ce programme à l’horizon 2025 est de 500 MW d’installation solaire installée, et le taux d’électrification visé est de 75% en 2025. Les mesures financières prises pour inciter les développeurs de projet à installer des centrales au Nigeria sont multiples : des crédits d’impôts, des prêts à taux avantageux, des exemptions d’impôts à l’import de matériel technologiques…. Mais pas de Feed-in Tariff !

Cependant, le Ministère Fédéral pour l’Energie a annoncé une Politique nationale des énergies renouvelables et d’efficacité énergétiques (NREEP) d’ici la fin d’année, suivi d’un plan d’action national pour les énergies renouvelables (NREAP), qui verra la mise en place d’un Feed-in Tariff pour l’énergie solaire.  Le Nigeria est donc un pays prometteur concernant le développement de centrales solaires, autant par son climat et que ses besoins économiques, son besoin d’électrification du territoire… Une fois le système de subventions mis en place, les acteurs nationaux et étrangers devraient s’activer pour présenter des projets ambitieux de centrales photovoltaïques.

Source:

International Energy Agency

Photo Credit: wanphen chawarung/shutterstock